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Page:Sue - Les mystères de Paris, 5è série, 1843.djvu/51

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en tant d’autres incidents de la vie conjugale, la simple volonté de l’homme ou de la femme se substituait impérieusement, sans appel, sans répression possible, à la volonté souveraine de la loi.

À ces transports de vaine colère succédait parfois un morne abattement.

L’avenir lui pesait, lourd, sombre, glacé.

Il pressentait que le chagrin rendrait sans doute plus fréquentes encore les crises de son effroyable maladie.

— Oh ! — s’écria-t-il, à la fois attendri et désolé — c’est ma faute… c’est ma faute !… pauvre malheureuse femme ! je l’ai trompée… indignement trompée !… Elle peut… elle doit me haïr… et pourtant, tout à l’heure encore elle m’a témoigné l’intérêt le plus touchant ; mais, au lieu de me contenter de cela… ma folle passion m’a égaré, je suis devenu tendre… j’ai parlé de mon amour… et à peine mes lèvres ont-elles effleuré sa main qu’elle a tressailli de frayeur… Si j’avais pu douter encore de la répugnance invincible que je lui inspire, ce qu’elle a dit au prince ne m’aurait