L’enfant baissa la tête sans répondre.
— Donne-moi ce foulard, Amandine ; donne-moi aussi le tien, François.
La petite se décoiffa, regarda une dernière fois l’énorme rosette qui ne s’était pas défaite, et remit le foulard à Martial en étouffant un soupir de regret.
François tira lentement le mouchoir de sa poche, et, comme sa sœur, le rendit à Martial.
— Demain matin — dit celui-ci — je rendrai les foulards à Nicolas ; vous n’auriez pas dû les prendre, mes enfants ; profiter d’un vol, c’est comme si on volait soi-même.
— C’est dommage, ils étaient bien jolis, ces mouchoirs ! — dit François.
— Quand tu auras un état et que tu gagneras de l’argent en travaillant, tu en achèteras d’aussi beaux. Allons, couchez-vous, il est tard… mes enfants.
— Vous n’êtes pas fâché, mon frère ? — dit timidement Amandine.
— Non, non, ma fille, ce n’est pas votre faute… Vous vivez avec des gueux, vous faites comme eux sans savoir… Quand vous