que je vous prie de vouloir bien vous rendre auprès de moi dans le cas où vous voudriez vous charger de la surveillance de ma maison…
— De grâce, mon enfant, je t’en supplie encore… pas d’espoir insensé… le réveil serait affreux… Voyons, du courage — dit madame de Fermont en prenant la lettre des mains de sa fille et s’apprêtant à briser le cachet.
— Du courage ? Pour vous, à la bonne heure ! — dit Claire souriant, et entraînée par un de ces accès de confiance si naturels à son âge : — moi, je n’en ai pas besoin ; je suis sûre de ce que j’avance. Tenez, voulez-vous que j’ouvre la lettre ? que je la lise ?… Donnez, peureuse…
— Oui… j’aime mieux cela, tiens… Mais non, non, il vaut mieux que ce soit moi.
Et madame de Fermont rompit le cachet, avec un terrible serrement de cœur.
Sa fille, aussi profondément émue, malgré son apparente confiance, respirait à peine.
— Lis tout haut, maman — dit-elle.
— La lettre n’est pas longue ; elle est de la comtesse d’Orbigny — dit madame de Fermont en regardant la signature.
— Tant mieux, c’est bon signe… Vois-tu,