l’aversion que m’inspire maintenant ce Florestan ne me prouve que trop qu’il est le fruit de l’adultère !
» Et pourtant je n’ai pas la certitude absolue de son illégitimité ; il est possible enfin qu’il soit mon fils… quelquefois ce doute m’est affreux !…
» S’il était mon fils pourtant ! alors l’abandon où je l’ai laissé, l’éloignement que je lui ai toujours témoigné, mon refus de le jamais voir, seraient impardonnables… Mais, après tout, il est riche, jeune heureux… à quoi lui aurais-je été utile ?… oui, mais sa tendresse eût peut-être adouci les chagrins que m’a causés sa mère !… »
Après un moment de réflexion profonde, le comte reprit en haussant les épaules :
« — Encore ces suppositions insensées… sans issue… qui ravivent toutes les peines !… soyons homme, et surmontons la stupide et pénible émotion que je ressens en songeant que je vais revoir celui que, pendant dix années, j’ai aimé avec la plus folle idolâtrie, que j’ai aimé… comme mon fils… lui !… lui !… l’enfant de cet homme que j’ai vu tomber sous