Page:Sue - Les mystères de Paris, 6è série, 1843.djvu/241

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laissant une fille et une femme que, malgré ma misanthropie, j’avais été obligé d’aimer, parce qu’il n’y avait rien au monde de plus pur, de plus noble que ces deux excellentes créatures. Je vivais seul dans un faubourg éloigné de la ville ; mais quand mes accès de noire tristesse me laissaient quelque relâche, j’allais chez madame de Fermont parler avec elle et avec sa fille de celui que nous avions perdu… Comme de son vivant, je venais me retremper, me calmer dans cette douce intimité où j’avais désormais concentré toutes mes affections. Le frère de madame de Fermont habitait Paris ; il se chargea de toutes les affaires de sa sœur lors de la mort de son mari, et plaça chez un notaire cent mille écus environ, qui composaient toute la fortune de la veuve. Au bout de quelque temps, un nouveau et affreux malheur frappa madame de Fermont ; son frère, M. de Renneville, se suicida, il y a de cela environ huit mois. Je la consolai du mieux que je pus. Sa première douleur calmée, elle partit pour Paris afin de mettre ordre à ses affaires. Au bout de quelque temps, j’appris que l’on vendait par son