Page:Sue - Les mystères de Paris, 7è série, 1843.djvu/105

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— Moi ? ah bien ! par exemple… je vous jure que je ne l’ai pas fait exprès, ma bonne Chouette… Plus souvent que votre petit Tortillard aurait voulu vous faire du mal… il vous aime trop pour cela ; vous avez beau le battre, le brusquer, le mordre, il vous est attaché comme le pauvre petit chien l’est à son maître — dit l’enfant d’une voix pateline et doucereuse.

Trompée par l’hypocrisie de Tortillard, la Chouette le crut et lui répondit :

— À la bonne heure ! si je t’ai mordu à tort, ce sera pour toutes les autres fois que tu l’aurais mérité, brigand… Allons, vive la joie… aujourd’hui je n’ai pas de rancune… Où est ton filou de père ?

— Dans la maison… Voulez-vous que j’aille le chercher… ?

— Non. Les Martial sont-ils venus ?

— Pas encore…

— Alors j’ai le temps de descendre chez Fourline ; j’ai à lui parler au vieux sans yeux…

— Vous allez au caveau du Maître d’école ? — dit Tortillard en dissimulant à peine une joie diabolique.