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Page:Sue - Les mystères de Paris, 7è série, 1843.djvu/122

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Il faut que je me hâte…

La joie de te tenir là… me fait bondir le sang… mes tempes battent avec violence… comme lorsqu’à force de penser au rêve ma raison s’égare… peut-être une de mes crises va-t-elle venir… mais j’aurai le temps de te rendre les approches de la mort effroyables, en te forçant de m’entendre.

— Hardi ! la Chouette ! — cria Tortillard ; — hardi à la réplique !… Tu ne sais donc pas ton rôle ?… Alors dis au boulanger[1] de te souffler, ma vieille.

— Oh ! tu auras beau te débattre et me mordre — reprit le Maître d’école après un nouveau silence — tu ne m’échapperas pas… tu m’as coupé les doigts jusqu’aux os… mais je t’arrache la langue si tu bouges…

Continuons de causer.

En me trouvant seul, toujours seul dans la nuit et dans le silence, j’ai commencé par éprouver des accès de rage furieuse… impuissante… pour la première fois ma tête s’est perdue. Oui… quoique éveillé, j’ai revu le rêve… tu sais ? le rêve…

  1. Le diable.