Aller au contenu

Page:Sue - Les mystères de Paris, 7è série, 1843.djvu/134

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

frère Nicolas, placé sur une chaise en face d’elle.

Prévoyant le sort qui l’attendait, ce bandit, affaissé sur lui-même, la tête pendante, les genoux tremblants et s’entrechoquant, était éperdu de terreur ; ses dents claquaient convulsivement, il poussait de sourds gémissements.

Seule entre tous, la mère Martial, la veuve du supplicié, debout, et adossée au mur, n’avait rien perdu de son audace. La tête haute, elle jetait autour d’elle un regard ferme ; ce masque d’airain ne trahissait pas la moindre émotion…

Pourtant, à la vue de Bras-Rouge, que l’on ramenait dans la salle basse après l’avoir fait assister à la minutieuse perquisition que le commissaire et son greffier venaient de faire dans toute la maison ; pourtant, à la vue de Bras-Rouge, disons-nous, les traits de la veuve se contractèrent malgré elle ; ses petits yeux, ordinairement ternes, s’illuminèrent comme ceux d’une vipère en furie, ses lèvres serrées devinrent blafardes, elle roidit ses deux bras garrottés… Puis, comme si elle eût regretté