coin de son feu, et avait l’air de nous regarder par-dessus ses lunettes.
» Parce que Cécily commence à avoir le mal du pays, monsieur. Il n’y a pas trois jours qu’elle est ici, et elle veut déjà s’en retourner, quand elle devrait mendier sur la route en vendant de petits balais comme ses payses.
» Et vous qui êtes sa parente, me dit M. Ferrand, vous souffririez cela ?
» Dame, monsieur, je suis sa parente, c’est vrai ; mais elle est orpheline, elle a vingt ans, et elle est maîtresse de ses actions.
» Bah ! bah ! maîtresse de ses actions, à cet âge-là on doit obéir à ses parents, reprit-il brusquement.
» Là-dessus voilà Cécily qui se met à pleurnicher et à trembler en se serrant contre moi ; c’était le notaire qui lui faisait peur, bien sûr… »
— Et Jacques Ferrand ?
— Il grommelait toujours en maronnant : « Abandonner une fille à cet âge-là, c’est vouloir la perdre ! S’en retourner en Allemagne en mendiant, belle ressource ! Et vous, sa tante, vous souffrez une telle conduite ?…