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Page:Sue - Les mystères de Paris, 7è série, 1843.djvu/160

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femmes, je me ressoulève de ma chaise, et je reporte la main à mon chapeau… Alors, monsieur… non, non, je ne pourrai jamais… ma pudeur se révolte…

— Voyons, vieille bégueule… nous sommes entre hommes… va donc.

— Alors — reprit Alfred en devenant cramoisi — les manteaux tombent et qu’est-ce que je vois ? Deux espèces de sirènes ou de nymphes, sans autres vêtements qu’une tunique de feuillage, la tête aussi couronnée de feuillage ; j’étais pétrifié… Alors toutes deux s’avancent vers moi en me tendant leurs bras, comme pour m’engager à m’y précipiter…[1]

— Les coquines !… — dit Anastasie.

— Les avances de ces impudiques me révoltèrent — reprit Alfred, animé d’une chaste indignation ; — et selon cette habitude qui ne m’abandonne jamais dans les circonstances les plus critiques de ma vie, je restai complètement immobile sur ma chaise ; alors, profi-

  1. Deux danseuses de la Porte-Saint-Martin, amies de Cabrion, vêtues de maillots et d’un costume de ballet.