m’arracher le flacon qui pouvait fournir une preuve évidente de ses projets criminels.
» — Vous avez raison — dit mon père à ma belle-mère. — Puisqu’on vient me poursuivre jusque chez moi, sans respect pour mes volontés, je laisserai la place libre aux importuns…
» Et se levant avec peine, il accepta le bras que lui offrait ma belle-mère, et fit quelques pas vers le petit salon…
» À ce moment, Polidori s’avança vers moi ; mais, me rapprochant aussitôt de mon père, je lui dis :
» — Je vais vous expliquer ce qu’il y a d’imprévu dans mon arrivée et d’étrange dans ma conduite… Depuis hier je suis veuve… Depuis hier je sais que vos jours sont menacés, mon père.
» Il marchait péniblement courbé. À ces mots, il s’arrêta, se redressa vivement, et me regardant avec un étonnement profond, il s’écria :
» — Vous êtes veuve… mes jours sont menacés !… Qu’est-ce que cela signifie ?
» — Et qui ose menacer les jours de