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Page:Sue - Les mystères de Paris, 7è série, 1843.djvu/184

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enfin mon père d’une voix faible, mais impérieuse et courroucée. — Vous ici, Clémence… sans que je vous y aie appelée ?… Puis à peine arrivée vous vous emparez du flacon qui contient la potion que le docteur allait me donner… m’expliquerez-vous cette folie ?

» — Sortez — dit ma belle-mère à la garde-malade.

» Cette femme obéit.

« — Calmez-vous, mon ami — reprit ma belle-mère en s’adressant à mon père ; — vous le savez, la moindre émotion pourrait vous être nuisible. Puisque votre fille vient ici malgré vous, et que sa présence vous est désagréable, donnez-moi votre bras, je vous conduirai dans le petit salon ; pendant ce temps-là, notre bon docteur fera comprendre à madame d’Harville ce qu’il y a d’imprudent, pour ne pas dire plus, dans sa conduite…

» Et elle jeta un regard significatif à son complice.

» Je compris le dessein de ma belle-mère. Elle voulait emmener mon père et me laisser seule avec Polidori, qui, dans ce cas extrême, aurait sans doute employé la violence pour