Page:Sue - Les mystères de Paris, 7è série, 1843.djvu/199

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— Et j’y ai pardieu consenti avec joie, monseigneur — dit Murph à Rodolphe ; — rien ne me plaît davantage que de donner aux méchants cette espèce d’extrême-onction…

— Et qu’a dit cette femme ?

— Madame d’Harville avait en effet poussé la bonté jusqu’à demander à son père une pension de cent louis pour cette infâme ; ceci me parut non pas de la bonté, mais de la faiblesse : il était déjà mal de dérober à la justice une si dangereuse créature. J’allai trouver le comte, il adopta parfaitement mes observations ; il fut convenu qu’on donnerait, en tout et pour tout, vingt-cinq louis à l’infâme pour la mettre à même d’attendre un emploi ou du travail. — Et à quel emploi, à quel travail, moi, comtesse d’Orbigny, pourrai-je me livrer ? — me demanda-t-elle insolemment. — Ma foi, c’est votre affaire ; vous serez quelque chose comme garde-malade ou gouvernante ; mais, croyez-moi, recherchez le métier le plus humble, le plus obscur ; car si vous aviez l’audace de dire votre nom, ce nom que vous devez à un crime, on s’étonnerait de voir la comtesse d’Orbigny réduite à une telle con-