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Page:Sue - Les mystères de Paris, 7è série, 1843.djvu/239

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quand il a prononcé ces mots-là… sa voix était si déchirante… je dirais presque si douce…

— Si douce… allons donc… il n’y a pas de crécelle, pas de chat-huant enrhumé dont le cri ne semble de la musique auprès de la voix du patron !

— C’est possible, ça n’empêche pas que dans ce moment sa voix était si plaintive, que je me suis senti presque attendri, d’autant plus que M. Ferrand n’est pas expansif habituellement. Monsieur — lui dis-je — croyez que… — Laisse-moi ! laisse-moi ! — me répondit-il en m’interrompant, cela soulage tant de pouvoir dire à quelqu’un ce que l’on souffre… Évidemment il me prenait pour un autre.

— Il vous a tutoyé ? Alors vous nous devez deux bouteilles de Bordeaux ;

Quand le patron vous a tutoyé,
À boire vous devez payer.

C’est le proverbe qui le dit, c’est sacré, les proverbes sont la sagesse des nations.

— Voyons, Chalamel, laissez là vos rébus ; vous comprenez bien, messieurs, qu’en entendant le patron me tutoyer, j’ai tout de suite com-