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Page:Sue - Les mystères de Paris, 7è série, 1843.djvu/240

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pris qu’il se méprenait ou qu’il avait une fièvre chaude. Je me suis dégagé en lui disant : — Monsieur, calmez-vous !… calmez-vous !… c’est moi. — Alors il m’a regardé d’un air stupide.

— À la bonne heure, vous voilà dans le vrai.

— Ses yeux étaient égarés. — Hein ! — a-t-il répondu — qu’est-ce ?… qui est là ?… que me voulez-vous ?… et il passait, à chaque question, sa main sur son front, comme pour écarter le nuage qui obscurcissait sa pensée.

— Qui obscurcissait sa pensée… Comme c’est écrit… bravo ! maître-clerc, nous ferons un mélodrame ensemble :

Quand on parle si bien, sur mon âme !
On doit écrire un mélodrâââme.

— Mais tais-toi donc, Chalamel.

— Qu’est-ce donc que le patron peut avoir ?

— Ma foi je n’en sais rien ; mais ce qu’il y a de sûr, c’est que, lorsqu’il a eu retrouvé son sang-froid, ç’a été une autre chanson : il a froncé les sourcils d’un air terrible, et m’a dit vivement, sans me donner le temps de lui répondre : — Que venez-vous faire ici ?… Y a-t-il long-temps que vous êtes là ?… je ne puis