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Page:Sue - Les mystères de Paris, 7è série, 1843.djvu/254

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semble se repaître autant de ses douleurs que de son sang.

Cécily, nous l’avons dit, à peine arrivée en Allemagne, ayant d’abord été débauchée par un homme affreusement dépravé, put à l’insu de David, qui l’aimait avec autant d’idolâtrie que d’aveuglement, déployer et exercer pendant quelque temps ses dangereuses séductions ; mais bientôt le funeste scandale de ses aventures fut dévoilé ; on fit d’horribles découvertes, et cette femme dut être condamnée à une prison perpétuelle.

Que l’on joigne à ces antécédents un esprit souple, adroit, insinuant, une si merveilleuse intelligence qu’en un an elle avait parlé le français et l’allemand avec la plus extrême facilité, quelquefois même avec une éloquence naturelle ; qu’on se figure enfin une corruption digne des reines courtisanes de l’ancienne Rome, une audace et un courage à toute épreuve, des instincts d’une méchanceté diabolique, et l’on connaîtra à peu près la nouvelle servante de Jacques Ferrand… la créature déterminée qui avait osé s’aventurer dans la tanière du loup.