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Page:Sue - Les mystères de Paris, 7è série, 1843.djvu/264

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convenu ; elle ignore ma vie passée, elle a pu me croire réduite à une telle condition… par la mort de mes parents, et me prendre pour une servante ; mais vous avez, j’espère, trop de sagacité pour partager son erreur, cher maître !

— Et qui êtes-vous donc ? — s’écria Jacques Ferrand de plus en plus surpris de ce langage.

— Ceci est mon secret… Pour des raisons à moi connues, j’ai dû quitter l’Allemagne sous ces habits de paysanne ; je voulais rester cachée à Paris pendant quelque temps le plus secrètement possible. Ma tante, me supposant réduite à la misère, m’a proposé d’entrer chez vous, m’a parlé de la vie solitaire qu’on menait forcément dans votre maison, et m’a prévenue que je ne sortirais jamais… J’ai vite accepté. Sans le savoir, ma tante allait au-devant de mon plus vif désir. Qui pourrait me chercher et me découvrir ici ?

— Vous vous cachez !… et qu’avez-vous donc fait pour être obligée de vous cacher ?

— De doux péchés, peut-être… mais ceci est encore mon secret.

— Et quelles sont vos intentions, mademoiselle ?