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Page:Sue - Les mystères de Paris, 7è série, 1843.djvu/267

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Tout ceci doit vous sembler étrange : soit ; mais si vous me prenez pour une aventurière… sans moyens d’existence, vous avez tort… Afin que ma tante fût ma complice sans le savoir, je lui ai laissé croire que j’étais assez pauvre pour ne pas posséder de quoi acheter d’autres vêtements que ceux-ci… J’ai pourtant… vous le voyez, une bourse assez bien garnie : de ce côté, de l’or… de l’autre, des diamants… (et Cécily montra au notaire une longue bourse de soie rouge remplie d’or et à travers laquelle on voyait aussi briller quelques pierreries) ; malheureusement tout l’argent du monde ne me donnerait pas une retraite aussi sûre que votre maison, si isolée par l’isolement même où vous vivez… Acceptez donc l’une ou l’autre de mes offres, vous me rendrez service. Vous le voyez, je me mets presque à votre discrétion ; car vous dire : Je me cache, c’est vous dire : On me cherche… Mais je suis sûre que vous ne me trahirez pas, dans le cas même où vous sauriez comment me trahir…

Cette confidence romanesque, ce brusque changement de personnage bouleversa les idées de Jacques Ferrand.