Aller au contenu

Page:Sue - Les mystères de Paris, 7è série, 1843.djvu/277

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

de la créole. Rien de plus pur, de plus accompli que les contours de ses bras et de ses épaules, auxquelles deux mignonnes fossettes et un petit signe noir, velouté, coquet, donnaient une grâce de plus.

Un soupir profond attira l’attention de Cécily.

Elle sourit en roulant autour de l’un de ses doigts effilés quelques boucles de cheveux qui s’échappaient des plis de son madras.

— Cécily !… Cécily !…

Murmura une voix à la fois rude et plaintive.

Et, à travers l’étroite ouverture du guichet, apparut la face blême et camuse de Jacques Ferrand ; ses prunelles étincelaient dans l’ombre.

Cécily, muette jusqu’alors, commença de chanter doucement un air créole.

Les paroles de cette lente mélodie étaient suaves et expressives. Quoique contenu, le mâle contre-alto de Cécily dominait le bruit des torrents de pluie et les violentes rafales de vent qui semblaient ébranler la vieille maison jusque dans ses fondements.