Page:Sue - Les mystères de Paris, 7è série, 1843.djvu/283

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Encore une plaisanterie amère, n’est-ce pas ?

— Non… c’est très-sérieux… Il faut au moins que vous connaissiez la vie de celle à qui vous donnez une si généreuse hospitalité… — Et Cécily ajouta d’un ton de componction hypocrite et larmoyante : — Fille d’un brave soldat, frère de ma tante Pipelet, j’ai reçu une éducation au-dessus de mon état ; j’ai été séduite, puis abandonnée par un jeune homme riche. Alors, pour échapper au courroux de mon vieux père, intraitable sur l’honneur, j’ai fui mon pays natal… — Puis, éclatant de rire, Cécily ajouta : — Voilà, j’espère, une petite histoire très-présentable et surtout très-probable, car elle a été souvent racontée. Amusez toujours votre curiosité avec cela, en attendant quelque révélation plus piquante.

— J’étais bien sûr que c’était une cruelle plaisanterie — dit le notaire avec une rage concentrée. — Rien ne vous touche… rien… que faut-il faire ? parlez donc au moins. Je vous sers comme le dernier des valets… pour vous je néglige mes plus chers intérêts, je ne