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Page:Sue - Les mystères de Paris, 7è série, 1843.djvu/282

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vous me rendrez fou… j’aimerais mieux que vous me dissiez jamais… au moins je pourrais vous abhorrer, vous chasser de ma maison — s’écria Jacques Ferrand, qui s’abandonnait encore à une vaine espérance. — Oui, car je n’attendrais rien de vous. Mais malheur !… malheur ! je vous connais maintenant assez… pour espérer, malgré moi, qu’un jour je devrai peut-être à votre désœuvrement ou à un de vos dédaigneux caprices ce que je n’obtiendrai jamais de votre amour… Vous me dites de vous convaincre de ma passion ; ne voyez-vous pas combien je suis malheureux, mon Dieu ?… Je fais pourtant tout ce que je peux pour vous plaire… Vous voulez être cachée à tous les yeux, je vous cache à tous les yeux, peut-être au risque de me compromettre gravement ; car, enfin, moi, je ne sais pas qui vous êtes ; je respecte votre secret, je ne vous en parle jamais… Je vous ai interrogée sur votre vie passée… vous ne m’avez pas répondu…

— Eh bien ! j’ai eu tort ; je vais vous donner une marque de confiance aveugle, ô mon maître… écoutez-moi donc.