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Page:Sue - Les mystères de Paris, 7è série, 1843.djvu/290

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cily en retirant sa main — à ton tour, va-t’en… va-t’en… je ne te reconnais plus ; tu ne me parais plus si laid… que tout à l’heure… va-t’en.

Elle s’éloigna brusquement du guichet.

La détestable créature sut donner à son geste et à ces dernières paroles un accent de vérité si incroyable ; son regard à la fois surpris, brûlant et courroucé semblait exprimer si naturellement son dépit d’avoir un moment oublié la laideur de Jacques Ferrand, que celui-ci, transporté d’une espérance frénétique, s’écria en se cramponnant aux barreaux du guichet :

— Cécily… reviens… reviens… ordonne… je serai ton tigre…

— Non, non, maître… — dit Cécily en s’éloignant de plus en plus du guichet — et pour conjurer le diable qui me tente… je vais chanter une chanson de mon pays… Maître, entends-tu !… au-dehors le vent redouble, la tempête se déchaîne… quelle belle nuit pour deux amants, assis côte à côte auprès d’un beau feu pétillant…