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Page:Sue - Les mystères de Paris, 7è série, 1843.djvu/291

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— Cécily… reviens !… — cria Jacques Ferrand d’un ton suppliant.

— Non, non, plus tard… quand je le pourrai sans danger… mais la lumière de cette lampe blesse ma vue… une douce langueur appesantit mes paupières… je ne sais quelle émotion m’agite… une demi-obscurité me plaira davantage… on dirait que je suis dans le crépuscule du plaisir…

Et Cécily alla vers la cheminée, éteignit la lampe, prit une guitare suspendue au mur, et attisa le feu, dont les flamboyantes lueurs éclairèrent alors cette vaste pièce.

De l’étroit guichet où il se tenait immobile, tel était le tableau qu’apercevait Jacques Ferrand :

Au milieu de la zone lumineuse formée par les tremblantes clartés du foyer, Cécily, dans une pose pleine de mollesse et d’abandon, à demi couchée sur un vaste divan de damas grenat, tenait une guitare dont elle tirait quelques harmonieux préludes.

Le foyer embrasé jetait ses reflets vermeils sur la créole, qui apparaissait ainsi vivement