Page:Sue - Les mystères de Paris, 7è série, 1843.djvu/303

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donne ce front où sont nées tant d’infernales pensées… que je le baise…

— Oh ! s’écria le notaire en balbutiant — l’échafaud serait là… dressé, que je ne reculerais pas… Écoute encore… Cette enfant, autrefois abandonnée, s’est retrouvée sur mon chemin… elle m’inspirait des craintes… je l’ai fait tuer…

— Toi ?… Et comment ?… où cela ?…

— Il y a peu de jours… près du pont d’Asnières… à l’île du Ravageur… un nommé Martial l’a noyée dans un bateau à soupape… Voilà-t-il assez de détails ?… me croiras-tu ?…

— Oh ! démon… d’enfer… tu m’épouvantes et pourtant tu m’attires… tu me passionnes… Quel est donc ton pouvoir ?

— Écoute encore… Avant cela, un homme m’avait confié cent mille écus… je l’ai fait tomber dans un guet-apens… je lui ai brûlé la cervelle… j’ai prouvé qu’il s’était suicidé, et j’ai nié le dépôt que sa sœur réclamait… Maintenant ma vie est à ta merci… ouvre.

— Jacques… tiens… je t’adore ! — dit la créole avec exaltation.

— Oh ! viennent mille morts… et je les