le bien-être matériel dont il jouit, certain d’emporter à sa sortie de prison une bonne somme d’argent, gagnée par un labeur commode et modéré ; estimé, c’est-à-dire redouté de ses compagnons en raison de son cynisme et de sa perversité, le condamné, au contraire, sera toujours insouciant et gai.
Encore une fois, que lui manque-t-il ?
Ne trouve-t-il pas en prison un bon abri, bon lit, bonne nourriture, salaire élevé[1], travail facile, et surtout et avant tout société de son choix, société, répétons-le, qui mesure sa considération à la grandeur des forfaits ?
Un condamné endurci ne connaît donc ni la misère, ni la faim, ni le froid. Que lui importe l’horreur qu’il inspire aux honnêtes gens ?
Il ne les voit pas, il n’en connaît pas.
Ses crimes font sa gloire, son influence, sa force auprès des bandits au milieu desquels il passera désormais sa vie.
Comment craindrait-il la honte ?
- ↑ Salaire élevé, si l’on songe que, défrayé de tout, le condamné peut gagner de 5 à 10 sous par jour. Combien est-il d’ouvriers qui puissent économiser une telle somme ?