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Page:Sue - Les mystères de Paris, 7è série, 1843.djvu/314

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sont les bouges où, comme Morel le lapidaire, tant de pauvres et honnêtes ouvriers languissent épuisés, forcés d’abandonner leur grabat à leur femme infirme, et de laisser avec un impuissant désespoir leurs enfants hâves, affamés, grelotter de froid dans leur paille infecte.

Même contraste entre la physionomie de l’habitant de ces deux demeures.

Incessamment préoccupé des besoins de sa famille, auxquels il suffit à peine au jour le jour, voyant une folle concurrence amoindrir son salaire, l’artisan laborieux sera chagrin, abattu, l’heure du repos ne sonnera pas pour lui, une sorte de lassitude somnolente interrompra son travail exagéré… Puis, au réveil de ce douloureux assoupissement il se retrouvera face à face avec les mêmes pensées accablantes sur le présent, avec les mêmes inquiétudes pour le lendemain.

Bronzé par le vice, indifférent au passé, heureux de la vie qu’il mène, certain de l’avenir (il peut se l’assurer par un délit ou par un crime), regrettant la liberté sans doute, mais trouvant de larges compensations dans