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Page:Sue - Les mystères de Paris, 7è série, 1843.djvu/324

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pour s’en glorifier et les exagérer encore aux yeux de ses compagnons.

L’expression de la physionomie de Martial était donc aussi insolente que celle de son visiteur était inquiète et consternée.

Ce visiteur était le père Micou, le recéleur-logeur du passage de la Brasserie, dans la maison duquel madame de Fermont et sa fille, victimes de la cupidité de Jacques Ferrand, avaient été obligées de se retirer.

Le père Micou savait de quelles peines il était passible pour avoir maintes fois acquis à vil prix le fruit des vols de Nicolas et de bien d’autres.

Le fils de la veuve étant arrêté, le recéleur se trouvait presque à la discrétion du bandit, qui pouvait le désigner comme son acheteur habituel. Quoique cette accusation ne pût être appuyée de preuves flagrantes, elle n’en était pas moins très-dangereuse, très-redoutable pour le père Micou ; aussi avait-il immédiatement exécuté les ordres que Nicolas lui avait fait transmettre par un libéré sortant.

— Eh bien ! comment ça va-t-il, père Micou ? — lui dit le brigand.