Page:Sue - Les mystères de Paris, 7è série, 1843.djvu/335

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bonté touchante avec lesquelles Rigolette consolait Germain lorsqu’elle venait au parloir s’entretenir avec lui.

Germain était de son côté un prisonnier peu ordinaire, sa réserve, sa douceur et sa tristesse inspiraient un vif intérêt aux employés de la prison, intérêt qu’on se gardait d’ailleurs de lui témoigner, de peur de l’exposer aux mauvais traitements de ses hideux compagnons qui, nous l’avons dit, le regardaient avec une haine méfiante.

Au-dehors il pleuvait à torrents ; mais, grâce à ses socques élevés et à son parapluie, Rigolette avait courageusement bravé le vent et la pluie.

— Quel vilain jour, ma pauvre demoiselle ! — lui dit le gardien avec bonté. — Il faut du cœur pour sortir par un temps pareil, au moins !

— Quand on pense toute la route au plaisir qu’on va faire à un pauvre prisonnier, on ne s’inquiète guère du temps, allez, monsieur !

— Je n’ai pas besoin de vous demander qui vous venez voir…