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Page:Sue - Les mystères de Paris, 7è série, 1843.djvu/336

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— Sûrement… Et comment va-t-il, mon pauvre Germain ?

— Tenez, ma chère demoiselle, j’en ai bien vu, des détenus ; ils étaient tristes, tristes un jour, deux jours, et puis peu à peu ils se mettaient au train-train des autres ; et les plus chagrins dans les premiers temps finissaient souvent par devenir les plus gais de tous… M. Germain, ce n’est pas cela, il a l’air de plus en plus accablé, lui.

— C’est ce qui me désole.

— Quand je suis de service dans les cours, je le regarde du coin de l’œil, il est toujours seul… Je vous l’ai déjà dit, vous devriez lui recommander de ne pas s’isoler ainsi… de prendre sur lui pour parler aux autres ; il finira par être leur bête noire… Les préaux sont surveillés ; mais un mauvais coup est bientôt fait.

— Ah ! mon Dieu ! monsieur… est-ce qu’il y a davantage de danger pour lui ? — s’écria Rigolette.

— Pas précisément ; mais ces bandits-là voient qu’il n’est pas des leurs, et ils le haïssent parce qu’il a l’air honnête et fier.