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Page:Sue - Les mystères de Paris, 7è série, 1843.djvu/343

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leurs, ces meurtriers préfèrent surtout les histoires où sont exprimés des sentiments généreux, héroïques, les récits où la faiblesse et la bonté sont vengées d’une oppression farouche.

Il en est de même des filles perdues : elles affectionnent singulièrement la lecture des romans naïfs, touchants et élégiaques, et répugnent presque toujours aux lectures obscènes.

L’instinct naturel du bien, joint au besoin d’échapper par la pensée à tout ce qui leur rappelle la dégradation où elles vivent, ne cause-t-il pas chez ces malheureuses les sympathies et les répulsions intellectuelles dont nous venons de parler.

Pique-Vinaigre excellait donc dans ce genre de récits héroïques, où la faiblesse, après mille traverses, finit par triompher de son persécuteur. Pique-Vinaigre possédait en outre un grand fonds d’ironie qui lui avait valu son sobriquet, ses réparties étant souvent sardoniques ou plaisantes.

Il venait d’entrer au parloir.

En face de lui, de l’autre côté de la grille,