Aller au contenu

Page:Sue - Les mystères de Paris, 7è série, 1843.djvu/345

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Déjà repris !… Qu’est-ce que tu as donc encore fait, mon Dieu ? Pourquoi as-tu quitté Beaugency, où on t’avait envoyé en surveillance ?

— Pourquoi ?… Faudrait me demander pourquoi j’y suis allé…

— Tu as raison.

— D’abord, ma pauvre Jeanne, puisque ces grilles sont entre nous deux, figure-toi que je t’ai embrassée, serrée dans mes bras, comme ça se doit quand on revoit sa sœur après une éternité… Maintenant, causons : Un détenu de Melun, qu’on appelait le Gros-Boiteux, m’avait dit qu’il y avait à Beaugency un ancien forçat de sa connaissance qui employait des libérés à une fabrique de blanc de céruse… Sais-tu ce que c’est que fabriquer le blanc de céruse ?

— Non, mon frère.

— C’est un bien joli métier ; ceux qui le font, au bout d’un mois ou deux, attrapent la colique de plomb… Sur trois coliqués, il y en a un qui crève… Par exemple, faut être juste, les deux autres crèvent aussi… mais à leur aise… ils prennent leur temps… se gobergent