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Page:Sue - Les mystères de Paris, 7è série, 1843.djvu/350

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cher du feu ; ce qui faisait que je n’avais pas le temps de frayer avec des fils de pairs de France, et j’ai fait de mauvaises connaissances. Mais, pour revenir à Beaugency, une fois sorti de Melun, je fricasse ma masse comme de juste. Après quinze ans de cage, il faut bien prendre un peu l’air et égayer son existence, d’autant plus que sans être trop gourmand le blanc de céruse pouvait me donner une dernière indigestion ; alors, à quoi m’aurait servi mon argent de prison… je te le demande… Finalement j’arrive à Beaugency à peu près sans le sou ; je demande Velu, l’ami du Gros-Boiteux, le chef de fabrique. Serviteur ! pas plus de fabrique de blanc de céruse que dessus la main, il y était mort onze personnes dans l’année ; l’ancien forçat avait fermé boutique. Me voilà au milieu de ce bourg, toujours avec mon talent pour les trompettes de bois pour tout potage, et ma cartouche de libéré pour toute recommandation. Je demande à m’employer selon ma force, et comme je n’avais pas de force tu comprends comme on me reçoit ; voleur par-ci, gueux par-là, échappé de prison ! enfin, dès que je paraissais quelque part,