Page:Sue - Les mystères de Paris, 7è série, 1843.djvu/359

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— Si tu m’avais seulement écrit que tu venais à Paris, j’aurais tâché de te cacher et de t’héberger en attendant que tu aies trouvé de l’ouvrage.

— Pardieu ! je comptais bien aller chez toi, mais j’aimais mieux y arriver les mains pleines ; car, d’ailleurs, à ta mise je vois que tu ne roules pas non plus carrosse. Ah çà, et tes enfants, et ton mari ?

— Ne me parle pas de lui.

— Toujours bambocheur ; c’est dommage, bon ouvrier tout de même.

— Il me fait bien du mal… va… j’avais assez de mes autres peines sans avoir encore celle que tu me fais…

— Comment ! ton mari…

— Depuis trois ans il m’a quittée, après avoir vendu tout notre ménage, me laissant avec mes enfants sans rien, avec ma paillasse pour tout mobilier.

— Tu ne m’avais pas dit cela !

— À quoi bon !… ça t’aurait chagriné.

— Pauvre Jeanne ! Et comment as-tu fait, toute seule avec tes trois enfants ?

— Dame ! j’ai eu beaucoup de mal ; je