Page:Sue - Les mystères de Paris, 8è série, 1843.djvu/100

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veau lâchée parmi ce monde auquel elle avait déclaré une guerre implacable.

Que de vengeances sanguinaires, que de projets meurtriers couvent toujours sous ces apparences de perversité railleuse et effrontée !!!

Esquissons quelques-unes des physionomies saillantes de la Fosse-aux-lions ; laissons les autres sur le second plan.

Pendant qu’un gardien surveillait les promeneurs, une sorte de conciliabule se tenait dans le chauffoir.

Parmi les détenus qui y assistaient, nous retrouverons Barbillon et Nicolas Martial, dont nous parlerons seulement pour mémoire.

Celui qui paraissait, ainsi que cela se dit, présider et conduire la discussion, était un détenu surnommé le Squelette[1], dont on a plu-

  1. À ce propos nous éprouvons un scrupule. Cette année un pauvre diable, seulement coupable de vagabondage, et nommé Decure, a été condamné à un mois de prison ; il exerçait en effet, dans une foire, le métier de squelette ambulant, vu son état d’incroyable et épouvantable maigreur. Ce type nous a paru curieux, nous l’avons exploité ; mais le véritable squelette n’a moralement aucun rapport avec notre personnage fictif. Voici un fragment de l’histoire de l’interrogatoire de Decure :