Page:Sue - Les mystères de Paris, 8è série, 1843.djvu/137

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mois, et qui ne demande qu’à marcher… Figure-toi une maison isolée, dans un quartier perdu, un rez-de-chaussée donnant d’un côté sur une rue déserte, de l’autre sur un jardin ; deux vieilles gens qui se couchent comme des poules. Depuis les émeutes et dans la peur d’être pillés, ils ont caché dans un lambris un grand pot à confiture plein d’or… C’est ma femme qui a dépisté la chose en faisant jaser la servante… Mais, je t’en préviens, cette affaire-là sera plus chère que l’autre, c’est monnayé… c’est tout cuit et bon à manger…

— Nous nous arrangerons, sois tranquille… Mais je vois que t’as pas mal travaillé depuis que tu as quitté la centrale…

— Oui, j’ai eu assez de chance… J’ai raccroché de bric et de brac pour une quinzaine de cents francs ; un de mes meilleurs morceaux a été la grenouille de deux femmes qui logeaient dans le même garni que moi, passage de la Brasserie.

— Chez le père Micou, le receleur ?

— Juste.

— Et Joséphine, ta femme ?

— Toujours un vrai furet, elle faisait un