Page:Sue - Les mystères de Paris, 8è série, 1843.djvu/161

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— Le gardien a repris : — J’ai entendu tout cela sans faire semblant de rien. Vous voilà prévenu maintenant : si vous ne tâchiez pas de rendre service à M. Germain, si vous ne l’avertissiez pas dans le cas où vous sauriez quelque complot contre lui, vous seriez un gueux fini… Pique-Vinaigre… — Gardien, je suis un gueux commencé, c’est vrai ; mais pas encore un gueux fini… Enfin, puisque la visiteuse de M. Germain a voulu du bien à ma pauvre Jeanne… qui est une brave et honnête femme, celle-là, je m’en vante… je ferai pour M. Germain ce que je pourrai… malheureusement, ce ne sera pas grand’chose…

— C’est égal, faites toujours ; je vais aussi vous donner une bonne nouvelle à apprendre à M. Germain ; je viens de la savoir à l’instant.

— Quoi donc ? — demanda Germain.

— Il y aura demain matin une cellule vacante à la pistole, le gardien m’a dit de vous en prévenir.

— Il serait vrai ! oh ! quel bonheur ! — s’écria Germain. — Ce brave homme avait raison, c’est une bonne nouvelle que vous m’apprenez là…