on pas avec quels applaudissements frénétiques le populaire des théâtres du boulevard accueille la délivrance de la victime, et de quelles malédictions passionnées il poursuit le méchant ou le traître ?
On raille ordinairement ces incultes témoignages de sympathie pour ce qui est bon, faible et persécuté… d’aversion pour ce qui est puissant, injuste et cruel.
On a tort, ce nous semble.
Rien de plus consolant en soit que ces ressentiments de la foule.
N’est-il pas évident que ces instincts salutaires pourraient devenir des principes arrêtés chez les infortunés que l’ignorance et la pauvreté exposent incessamment à la subversive obsession du mal ?
Comment ne pas tout espérer d’un peuple dont le bon sens moral se manifeste si invariablement ? d’un peuple qui, malgré les prestiges de l’art, ne permettrait jamais qu’une œuvre dramatique fût dénouée par le triomphe du scélérat et par le supplice du juste ?
Ce fait, dédaigné, moqué, nous paraît très-considérable en raison des tendances qu’il