Page:Sue - Les mystères de Paris, 8è série, 1843.djvu/184

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dirait le maire, le prévôt, le juge-de-paix ou plutôt de guerre, car c’était dans sa cour (il était marchand de vin gargotier) qu’on allait se peigner devant lui, quand il n’y avait que ce moyen de s’entendre et de s’arranger. Quoique déjà vieux, le doyen était fort comme un hercule et très-craint ; on ne jurait que par lui dans la Petite-Pologne ; quand il disait : C’est bien, tout le monde disait : C’est très-bien ; C’est mal, tout le monde disait : C’est mal ; il était brave homme au fond, mais terrible ; quand, par exemple, des gens forts faisaient la misère à de plus faibles qu’eux… alors, gare dessous !…

» Comme le doyen était le voisin de Coupe-en-Deux, il avait dans le commencement entendu les enfants crier, à cause des coups que le montreur de bêtes leur donnait ; mais il lui avait dit : Si j’entends encore les enfants crier, je te fais crier à mon tour, et, comme tu as la voix plus forte, je taperai plus fort. »

— Farceur de doyen !… j’aime le doyen, moi ! — dit le détenu à bonnet bleu.

— Et moi aussi — ajouta le gardien en se rapprochant du groupe.