Page:Sue - Les mystères de Paris, 8è série, 1843.djvu/194

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m’ôtera de ses griffes. Car jusqu’alors, pour rien au monde, il n’aurait osé se sauver de chez son maître, il se serait cru mort. Pourtant, un jour que lui ni sa tortue n’avaient eu la chance, et qu’ils n’avaient gagné à eux deux que trois sous, Coupe-en-Deux se mit à battre le pauvre enfant si fort, si fort, que, ma foi, Gringalet n’y tint plus ; lassé d’être le rebut et le martyr de tout le monde, il guette le moment où la trappe du grenier est ouverte, et pendant que Coupe-en-Deux donnait la pâtée à ses bêtes, il se laisse glisser le long de l’échelle… »

— Ah… tant mieux ! — dit un détenu.

— Mais pourquoi qu’il n’allait pas se plaindre au doyen ! — dit le bonnet bleu — il aurait donné sa rincée à Coupe-en-Deux.

« — Oui, mais il n’osait pas… il avait trop peur, il aimait mieux tâcher de se sauver. Malheureusement Coupe-en-Deux l’avait vu ; il vous l’empoigne par le cou et le remonte dans le grenier ; cette fois-là, Gringalet, en pensant à ce qui l’attendait, frémit de tout son corps, car il n’était pas au bout de ses peines…