Page:Sue - Les mystères de Paris, 8è série, 1843.djvu/245

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— Remettez-vous.

— Et celui qui m’a sauvé, où est-il ?

— Dans le cabinet du directeur. Il lui raconte comment la rixe est arrivée… Il paraît que sans lui…

— J’étais mort, monsieur… Oh ! dites-moi son nom… Qui est-il ?…

— Son nom… je n’en sais rien, il est surnommé le Chourineur ; c’est un ancien forçat…

— Et le crime qui l’amène ici… n’est pas grave, peut-être ?…

— Très-grave ! Vol avec effraction, la nuit… dans une maison habitée — dit le gardien. — Il aura probablement la même dose que Pique-Vinaigre : quinze ou vingt ans de travaux forcés et l’exposition, vu la récidive.

Germain tressaillit : il eût préféré être lié par la reconnaissance à un homme moins criminel.

— Ah ! c’est affreux ! — dit-il. — Et pourtant cet homme, sans me connaître, a pris ma défense. Tant de courage, tant de générosité…

— Que voulez-vous, monsieur, quelquefois il y a encore un peu de bon chez ces gens-là.