Page:Sue - Les mystères de Paris, 8è série, 1843.djvu/254

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— En vérité, ce que vous me dites me confond.

— Vous en apprendrez bien d’autres ! Pour en revenir à mon protecteur, il y a quelque temps, après un service qu’il prétendait que je lui avais rendu, il me procure une position superbe ; je n’ai pas besoin de vous dire laquelle, ce serait trop long ; enfin il m’envoie à Marseille pour m’embarquer et aller rejoindre en Algérie ma superbe position… Je pars de Paris… content comme un gueux ; bon ! mais bientôt ça change… Une supposition : mettons que je sois parti par un beau soleil, n’est-ce pas ? Eh bien ! le lendemain, voilà le temps qui se couvre, le surlendemain il devient tout gris, et ainsi de suite, de plus en plus sombre à mesure que je m’éloignais, jusqu’à ce qu’enfin il devienne noir comme le diable… Comprenez-vous ?

— Pas absolument…

— Eh bien ! voyons… avez-vous eu un chien ?

— Quelle singulière question ?

— Avez-vous eu un chien qui vous aimât bien et qui se soit perdu ?…