Page:Sue - Les mystères de Paris, 8è série, 1843.djvu/299

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— Non, ce n’est pas assez — dit le prêtre avec émotion — on ne saurait trop vous répéter que vous ne vous appartenez pas, et qu’il est mal de négliger ainsi votre santé. Depuis dix ans que je vous connais, je ne vous ai jamais vu malade ; mais depuis un mois environ vous n’êtes plus reconnaissable. Je suis d’autant plus frappé de l’altération de vos traits, que j’étais resté quelque temps sans vous voir. Aussi, lors de notre première entrevue, je n’ai pu vous cacher ma surprise ; mais le changement que je remarque en vous depuis plusieurs jours est bien plus grave : vous dépérissez à vue d’œil, vous nous inquiétez sérieusement… Je vous en conjure, mon digne ami, songez à votre santé…

— Je vous suis on ne peut plus reconnaissant de votre intérêt, monsieur l’abbé ; mais je vous assure que ma position n’est pas aussi alarmante que vous le croyez.

— Puisque tu t’opiniâtres ainsi — reprit Polidori — je vais tout dire à M. l’abbé, moi : il t’aime, il t’estime, il t’honore beaucoup ; que sera-ce donc lorsqu’il saura tes nouveaux mérites ? lorsqu’il saura la véritable cause de ton dépérissement ?