Page:Sue - Les mystères de Paris, 8è série, 1843.djvu/335

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tous deux… En ne me voyant pas paraître, on se douterait du meurtre, tu serais arrêté. Et mais… tiens… je te fais injure en te supposant capable de ce crime. Tu as sacrifié plus d’un million pour avoir la vie sauve, et tu risquerais ta tête… pour le sot et stérile plaisir de me tuer par vengeance !… Allons donc, tu n’es pas assez bête pour cela.

— C’est parce que tu sais que je ne puis pas te tuer que tu redoubles mes maux en les exaspérant par tes sarcasmes.

— Ta position est très-originale… tu ne te vois pas… mais d’honneur… c’est très-piquant.

— Oh malheur ! malheur inextricable ! de quelque côté que je me tourne, c’est la ruine, c’est le déshonneur, c’est la mort ! Et dire que maintenant, ce que je redoute le plus au monde… c’est le néant ! Malédiction sur moi, sur toi, sur la terre entière !

— Ta misanthropie est plus large que ta philanthropie… Elle embrasse le monde… L’autre, un arrondissement de Paris.

— Va… raille-moi, monstre !…

— Aimes-tu mieux que je t’écrase de reproches ?