Page:Sue - Les mystères de Paris, 8è série, 1843.djvu/336

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— Moi ?…

— À qui la faute si nous sommes réduits à cette position ? à toi. Pourquoi conserver à ton cou, pendue comme une relique, cette lettre de moi, relative à ce meurtre qui t’a valu cent mille écus, ce meurtre que nous avions fait si adroitement passer pour un suicide ?

— Pourquoi ? misérable ! Ne t’avais-je pas donné cinquante mille francs pour ta coopération à ce crime et pour cette lettre que j’ai exigée, tu le sais bien, afin d’avoir une garantie contre toi… et de t’empêcher de me rançonner plus tard en me menaçant de me perdre ? Car ainsi tu ne pouvais me dénoncer sans te livrer toi-même… Ma vie et ma fortune étaient donc attachées à cette lettre… voilà pourquoi je la portais toujours si précieusement sur moi…

— C’est vrai, c’était habile de ta part, car je ne gagnais rien à te dénoncer, que le plaisir d’aller à l’échafaud côte à côte avec toi… Et pourtant ton habileté nous a perdus, lorsque la mienne nous avait jusqu’ici assuré l’impunité de ce crime…

— L’impunité… tu le vois…