Page:Sue - Les mystères de Paris, 8è série, 1843.djvu/347

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anéantit mon funeste bonheur… ce mirage de ma pensée… où m’apparaît incessamment Cécily…

— Tu as du moins la consolation — dit Polidori en reprenant son sang-froid ordinaire — de songer au bien que tu as fait pour expier tes crimes…

— Oui, raille, tu as raison… retourne-moi sur des charbons ardents… Tu sais bien, misérable, que je hais l’humanité ; tu sais bien que ces expiations que l’on m’impose, et dans lesquelles des esprits faibles trouveraient quelques consolations, ne m’inspirent, à moi, que haine et fureur contre ceux qui m’y obligent et contre ceux qui en profitent… Tonnerre et meurtre ! Songer que pendant que je traînerai une vie épouvantable… n’existant que pour jouir de souffrances qui effrayeraient les plus intrépides… ces hommes que j’exècre verront, grâce aux biens dont on m’a dépouillé, leur misère s’alléger… que cette veuve et sa fille remercieront Dieu de la fortune que je leur rends… que ce Morel et sa fille vivront dans l’aisance… que ce Germain aura un avenir honorable et assuré !… Et ce prêtre !… ce