Page:Sue - Les mystères de Paris, 8è série, 1843.djvu/348

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prêtre qui me bénissait, quand mon cœur nageait dans le fiel et dans le sang, je l’aurais poignardé !… Oh ! c’en est trop !… Non ! non !… — s’écria-t-il en appuyant sur son front ses deux mains crispées… — ma tête éclate, à la fin… mes idées se troublent… Je ne résisterai pas à de tels accès de rage impuissante… à ces tortures toujours renaissantes… Et tout cela pour toi !… Cécily… Cécily !… Le sais-tu au moins que je souffre autant… le sais-tu, Cécily… démon sorti de l’enfer !

Et Jacques Ferrand, épuisé par cette effroyable exaltation, retomba haletant sur son siège, et se tordit les bras en poussant des rugissements sourds et inarticulés.

Cet accès de rage convulsive et désespérée n’étonna pas Polidori.

Possédant une expérience médicale consommée, il reconnut facilement que chez Jacques Ferrand la rage de se voir dépossédé de sa fortune, jointe à sa passion ou plutôt à sa frénésie pour Cécily, avait allumé chez ce misérable une fièvre dévorante.

Ce n’était pas tout… Dans l’accès auquel Jacques Ferrand était alors en proie, Polidori