Page:Sue - Les mystères de Paris, 8è série, 1843.djvu/365

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

de transiger sur les frais, et de donner quittance moyennant la moitié ou un quart. La jurisprudence des tribunaux a paré à cet abus indigne, en déclarant que le montant des frais était une créance particulière du bureau des pauvres, qui seul peut libérer le débiteur. Cette jurisprudence, désormais établie, était nécessaire dans l’intérêt du fisc, qui fait l’avance de tous les frais, et nécessaire aussi dans l’intérêt de tous les fonctionnaires publics qui délivrent copie de leurs actes.

» Pour assister le bureau des pauvres, tous les stagiaires y sont attachés pendant un an. Ceux qui aspirent à entrer dans la magistrature, y restent ordinairement pendant plusieurs années, et ils y trouvent l’avantage de voir passer sous leurs yeux grand nombre d’affaires, dont autrement ils ignoreraient.

» Tous les règlements qui concernent le bureau des pauvres se trouvent dans les anciennes constitutions du Piémont. Probablement elles seront reproduites, à quelques modifications près, dans le nouveau code de procédure dont on s’occupe. »

Puisse, monsieur, ce nouvel exemple de justice et de charité, emprunté au code piémontais, non moins admirable en cela que le code hollandais, inspirer enfin à quelqu’un de nos législateurs la pensée de soulever devant le pays cette grave question… cette question vitale pour les classes pauvres !

Eugène Sue.
Paris, 30 juin.
FIN DU HUITIÈME VOLUME.