Page:Sue - Les mystères de Paris, 8è série, 1843.djvu/66

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tendresse, de passion que celui-ci avait écrites jadis et dédiées au souvenir de la grisette ; car, nous l’avons dit, il avait toujours ressenti pour elle un vif et sincère amour ; mais pour jouir de l’intimité cordiale de sa gentille voisine, il avait caché cet amour sous les dehors de l’amitié.

Rendu par le malheur encore plus défiant et plus timide, il ne pouvait s’imaginer que Rigolette l’aimât d’amour, lui prisonnier, lui flétri d’une accusation terrible, tandis qu’avant les malheurs qui le frappaient elle ne lui témoignait qu’un attachement tout fraternel.

La grisette, se voyant si peu comprise, étouffa un soupir, attendant, espérant une occasion meilleure de dévoiler à Germain le fond de son cœur.

Elle reprit donc avec embarras :

— Mon Dieu ! je comprends bien que la société de ces vilaines gens vous fasse horreur, mais ce n’est pas une raison pourtant pour braver des dangers inutiles.

— Je vous assure qu’afin de suivre vos recommandations, j’ai plusieurs fois tâché d’a-