Page:Sue - Les mystères de Paris, 8è série, 1843.djvu/84

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Pourquoi ai-je attendu si tard pour vous trouver à la fois beau et bon… pour vous aimer à la fois des yeux et du cœur ?… je n’en sais rien… ou plutôt, si… je le sais… c’est que j’ai découvert combien vous m’aimiez sans me l’avoir jamais dit, combien vous étiez généreux et dévoué… Alors l’amour m’a monté du cœur aux yeux, comme y monte une douce larme quand on est attendri.

— Vraiment, je crois rêver en vous entendant parler ainsi…

— Et moi, donc ! je n’aurais jamais cru pouvoir oser vous dire tout cela ; mais votre désespoir m’y a forcée ! Eh bien ! monsieur, maintenant que vous savez que je vous aime comme mon ami ! comme mon amant ! comme mon mari !… direz-vous encore que c’est de la pitié ?

Les généreux scrupules de Germain tombèrent un moment devant cet aveu si naïf et si vaillant.

Une joie inespérée le ravit à ses douloureuses préoccupations.

— Vous m’aimez ! — s’écria-t-il. — Je vous crois, votre accent, votre regard, tout me le