Page:Sue - Les mystères de Paris, 8è série, 1843.djvu/90

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— C’est vrai ; ils ne vous soupçonneront plus, et je serai tranquille… Ainsi, pas d’imprudence… maintenant vous m’appartenez… je suis votre petite femme ?

À ce moment le gardien fit un mouvement ; il s’éveillait.

— Vite ! — dit tout bas Rigolette avec un sourire plein de grâce et de pudique tendresse… — Vite, mon mari, donnez-moi un beau baiser sur le front, à travers la grille… ce seront nos fiançailles.

Et la jeune fille, rougissant, appuya son front sur le treillis de fer.

Germain, profondément ému, effleura de ses lèvres, à travers le grillage, ce front pur et blanc.

Une larme du prisonnier y roula comme une perle humide.

Touchant baptême de cet amour chaste, mélancolique et charmant !

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

— Oh ! oh ! déjà trois heures ! — dit le gardien en se levant — et les visiteurs doivent être partis à deux… Allons, ma chère demoiselle